Le livre
Bouleversement de la machine climatique, érosion drastique
de la biodiversité, dégradation et épuisement des
ressources naturelles, le diagnostic ne cesse de s’aggraver
et met l’humanité devant la situation, nouvelle pour elle,
d’assumer la responsabilité de son avenir en tant qu’espèce.
Face à cela, le terme « transition écologique » fait
aujourd’hui office de mot d’ordre. Or cette transition ne
sera écologique, au sens strict du terme, que si les citoyens
se l’approprient dans le cadre d’une démocratie technique
participative, encourageant notamment le dialogue entre
chercheurs et forces vives de la société civile (associations,
syndicats…). Là réside l’enjeu d’une indispensable mutation
à double face : introduire le débat entre chercheurs
dans le débat de société et le débat de société dans le débat
entre chercheurs. Il s’agit de travailler à ce que militants
associatifs et chercheurs convergent vers des questions
communes. C’est ainsi que la voie associative pourra jouer
son rôle de recours possible contre les blocages politiques
et administratifs. Dans un contexte de rupture sociétale,
l’alliance entre la recherche et cette modalité de l’expression
libre des citoyens est un impératif pour sauvegarder la
démocratie représentative.
L’auteur
Marcel Jollivet a fait carrière de sociologue au CNRS. Ses
recherches ont d’abord porté sur les mutations de l’agriculture,
des sociétés paysannes et de l’espace rural dans
la France du XXe siècle. Il les a ensuite étendues aux conséquences
environnementales de ces mutations. Il est l’un des
fondateurs de la revue interdisciplinaire Natures sciences
sociétés.